L’idéaliste contrarié

Et si un idéaliste contrarié n’était rien d’autre qu’un rêveur réaliste ?

Chacun porte en soi la représentation d’un monde idéal qui se plie à nos désirs, nos envies, nos espoirs, nos aspirations ; en résumé, un monde où le « bonheur absolu » est possible.

Dans le même temps, cette idée du « bonheur absolu » se trouve confrontée au réel dont chacun de nous a une perception toute personnelle. Face à lui, nos aspirations à la félicité se trouvent bousculées, chahutées, car si les idées sont facilement manipulables, la réalité l’est beaucoup moins.

De ce point de vue, le medium photographique est au coeur même de cette confrontation : en tant que tel, il a le pouvoir de nous mettre face au réel, de ce que les éléments formels nous décrivent. Mais il a aussi le pouvoir de montrer ce qui n’est pas représentable : une certaine idée de la condition humaine ; ce que les surréalistes appelaient “la puissance subversive” des images.

À travers ces photographies je souhaite représenter la confrontation d’un idéaliste avec la réalité, tel qu’il la perçoit ou plutôt qu’il la subit, de manière plus ou moins violente, mais toujours intense et sans concessions. Parfois, les contrariétés viennent du monde extérieur, d’autres fois, ce sont les limites intrinsèques à l’idéaliste qui l’enferment dans ses propres contradictions.

C’est donc ainsi que je peux décrire cette série de 12 images : spontanée par la fulgurance des visions, mais raisonnée par la construction méthodique et réfléchie de chaque photographie.

 

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Merci à mes enfants et à mon mari pour avoir accepté d’être mes modèles.
Merci également à Amandine Nabarra-Piomelli et Jean-Paul Ramel pour leur soutien.
Et merci à Renata Cervia et Guynemere Giguere pour les traductions en italien et en anglais.

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